Les prix du pétrole en baisse : inquiétudes sur la demande chinoise et ralentissement économique global
Les marchés pétroliers se dirigent vers une perte hebdomadaire, alimentée par des craintes persistantes concernant la demande chinoise et une possible stagnation dans la politique de baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine.
Ce vendredi, les contrats à terme du Brent se sont stabilisés autour de 72,26 dollars le baril, marquant une légère baisse de 0,41 %, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a enregistré une diminution de 0,35 %, atteignant 68,46 dollars. Sur l'ensemble de la semaine, le Brent devrait accuser une baisse de 2 %, contre près de 3 % pour le WTI.
La Chine, premier importateur mondial de pétrole, a dévoilé des chiffres préoccupants pour le mois d'octobre. Les raffineries chinoises ont traité 4,6 % de brut en moins qu’à la même période l’année précédente, principalement en raison des fermetures d’usines et d’une activité réduite dans les petites raffineries indépendantes. Ces données, publiées par le Bureau national des statistiques, reflètent un ralentissement global de la production industrielle et des difficultés persistantes dans le secteur immobilier chinois.
« La situation réelle du secteur pétrolier chinois devient évidente. Pour le septième mois consécutif, la production des raffineries est en baisse », a indiqué Tamas Varga, analyste chez PVM.
Par ailleurs, les récentes déclarations de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, ont jeté un froid sur les perspectives économiques. Il a affirmé que la Fed n’était pas pressée de réduire les taux d'intérêt, ce qui freine l'élan économique souvent associé à une augmentation de la demande énergétique.
D'autres prévisionnistes ont également souligné un ralentissement de la croissance de la demande mondiale. Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), a déclaré lors du sommet COP29 que la demande mondiale de pétrole était en déclin, en partie à cause du ralentissement économique en Chine et de l'essor des véhicules électriques. Selon l’AIE, l’offre mondiale pourrait surpasser la demande de plus d’un million de barils par jour d’ici 2025, même si les réductions de production de l’OPEP+ restent en vigueur.
De son côté, l’OPEP a revu à la baisse ses prévisions pour la croissance de la demande mondiale de pétrole en 2024 et 2025, pointant du doigt les faiblesses observées en Chine, en Inde et dans d'autres économies émergentes.
Toutefois, une note positive est venue des États-Unis, où les stocks d’essence ont chuté de 4,4 millions de barils la semaine dernière, atteignant leur niveau le plus bas depuis novembre 2022. Cette baisse significative a en partie compensé une augmentation des stocks de pétrole brut de 2,1 millions de barils, soutenant légèrement le marché.
« Sans ces chiffres concernant les stocks d'essence américains, les prix du pétrole auraient probablement été encore plus bas », a ajouté Tamas Varga. Malgré ce soutien temporaire, les perspectives restent incertaines, avec une volatilité persistante sur les marchés pétroliers.
Les investisseurs continueront de surveiller de près l’évolution de la demande en Chine et les décisions des banques centrales pour anticiper les mouvements à venir des prix du brut.
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